vendredi 31 janvier 2014

Un 1er OUIQUENDE mémorable !



Le Goéland Masqué organisait vendredi et samedi son premier « Ouiquende » (week-end) en Pays Bigouden. Cinq illustres auteurs de polars avaient été débauchés, une belle brochette : Gérard Alle, Hafed Benotman, Marc Villard, Patrick Raynal, et Jean-Bernard Pouy.

(cliquer sur les photos pour les agrandir)

Gérard Alle


Hafed Benotman

Marc Villard

Patrick Raynal

Jean-Bernard Pouy


 Le public du Festival du Goéland Masqué les y a déjà tous rencontrés. Marc Villard a été envoyé sur le front le premier, au cinéma Eckmühl, pour présenter «Neige», un film de 1981 qu'il avait coscénarisé et dialogué. Samedi matin, il est allé causer à la médiathèque de Loctudy, pendant qu' Hafed Benotman soumettait un atelier d'écriture à la torture. 

Dans l'après midi, JB Pouy et Patrick Raynal croyaient se la jouer pépère à la maison de retraite de Ménez Kergoff...





 

...et se sont retrouvés face à plusieurs résidantes à la langue bien pendue !
Les hommes (en général) en ont pris pour leur grade ! Grand moment. 
 




Enfin, l'apothéose, en soirée, les Jeux littéraires masqués, au bar Chez Cathy :




 Les cinq lascars (le cinquième, Gérard Alle, sans doute retenu au poste,
s'est fait un peu désirer) bien alignés en rang d'oignons
pour une identification poussée,  ...


... dégainant avec vivacité leurs micros, ont jouté en vrais pros qu'ils sont,
jonglant avec talent, culture et une vivacité d'esprit tordu
qui fit trimer les zygomatiques de la foule !

 



Les Mouettes Rieuse et Mélanocéphale
ont mené avec brio la barque de ce divertissement épatant !



 

jeudi 30 janvier 2014

Les critiques du Goéland Masqué : "J'ai tué Anémie Lothomb"



Antoine Galoubet est un écrivain sans succès qui vient dans un énième salon du livre, faire la promotion de son dixième roman, Une saison dans les ténèbres. Les clients ne se pressent pas, en revanche, c’est la cohue devant le stand de sa voisine, la très médiatique Anémie Lothomb. En rentrant chez lui, Galoubet aperçoit sur le bord de la route la voiture d’Anémie, abandonnée. Il y découvre le corps sans vie de l’écrivaine. L’affaire pourrait s’arrêter là, mais Galoubet charge le corps d’Anémie dans sa propre voiture et se retrouve donc flanqué d’un cadavre très encombrant, avant d’avoir pris le temps d’y réfléchir. Il s’en suit une valse folle de quiproquos, accusations, dissimulations, manipulations. Galoubet congèle, réchauffe, enterre, déterre, et se prend finalement d’une affection post mortem pour cette femme qui jusqu’à peu symbolisait l’échec de sa carrière. Et pour cause ! Vivante, elle était sa ruine, morte, elle sera l’instrument de son triomphe !
Les romans de JP Gattégno parlent volontiers de l’écriture, et celui-ci n’échappe pas à la règle. Qu’est-ce que cela signifie « être un écrivain ? » L’écrivain est-il celui qui écrit ou celui dont on parle ? Où s’arrête le rôle des médias ? Où commence la responsabilité du lecteur ?
Tout le talent de l’auteur est justement de faire émerger ces questions à partir d’une intrigue totalement foldingue et de personnages qui pourraient bien se sentir des affinités avec la lectrice du Misery de Stephen King, ou les bras cassés flamboyants de Pierre Siniac. Le métier d’écrivain serait-il un métier dangereux ?
On est ici au cœur du sujet, mais Gattégno n’en fait pas une thèse. Il pose des questions, l’air de ne pas y toucher, et surtout, il déroule une intrigue désopilante et débridée, extrêmement cinématographique, et nous prend au piège de cette histoire folle.
Lecteur aussi, c’est un métier à risque !


Jean-Pierre Gattégno, J’ai tué Anémie Lothomb, Calmann-Lévy

Les critiques du Goéland Masqué : "Longtemps, je me suis couché de bonne heure"



Ponchelet est en conditionnelle et doit faire ses preuves comme manutentionnaire aux éditions Condorcet. Il a purgé sa peine (pour un braquage minable) en tant que secrétaire particulier de Sholam, un détenu VIP, collectionneur, érudit et esthète, qui a fait son éducation. Aujourd’hui, Ponchelet ne demande qu’une chose, c’est qu’on lui foute la paix. Pas de chance, il découvre un jour dans son sac un manuscrit qui n’aurait jamais dû s’y trouver, et qui commence par ces mots : « Longtemps, je me suis couché de bonne heure ». Ponchelet n’a bien sûr jamais entendu parler de Marcel Proust mais cette phrase va bouleverser sa vie. Elle va devenir le principe autour duquel s’articule le monde : ceux qui se couchent de bonne heure, et les autres. Elle va être le tremplin qui lui permettra d’oser aimer une femme qui lit.
JP Gattégno manie, comme toujours, l’humour et la malice. Il adore les clins d’œil littéraires, la connivence avec son lecteur.  Mais Longtemps, je me suis couché de bonne heure va bien au-delà des aventures tragi-comiques de Ponchelet. C’est aussi une réflexion sur la lecture, l’art, la beauté, le partage, la vérité et le mensonge. Ponchelet y prend une stature de Monte-Cristo, et c’est Sholam/Faria qui mène la danse. Car si la phrase de Proust reste un symbole, c’est aussi un début, un passage, un basculement dans un monde infini, celui de la littérature. Et comme le dit Gabriel, manutentionnaire chez Condorcet lui aussi, « quand on lit la première phrase, on est foutu » ! Et c'est ça qui est bon !

Jean-Pierre Gattégno, Longtemps, je me suis couché de bonne heure, Babel

vendredi 24 janvier 2014

Le OUIQUENDE du Goéland : projection du film "Neige"



Vendredi 24 janvier,
au Cinéma Eckmühl
à Kérity Penmarc'h ...

Marc Villard au cinéma Eckmühl

 
... l'écrivain Marc Villard a présenté
le film Neige, sorti en 1981,
dont il a été coscénariste et dialoguiste.


 

un film de JULIET BERTO et de JEAN-HENRI ROGER



Paris, entre Barbès et Pigalle, le long du boulevard Rochechouart . En tuant Bobby, jeune trafiquant de drogue, les policiers ont cassé une partie du marché. Anita, barmaid à Belleville (Juliet Berto) , Joko, pasteur antillais(Robert Liensol) sans Willy ( Jean -François Stevenin) son compagnon karatéka, cherchent à remonter la filière pour approvisionner ses amis… La police tend un piège.

Premier film du couple Juliet Berto/ Jean Henri Roger , remarqué et récompensé à Cannes en 1981 ce film, héritier à la fois du réalisme poétique des années 30 et du cinéma américain des années 70,jette un regard tendre et sans moralisme sur une population de marginaux invisibles dans les quartiers du tourisme sexuel de masse.…. Marc Villard coscénariste apporte sa sensibilité, sa poésie et son talent de dialoguiste sur un univers qui lui est familier et dont il partage le quotidien avec les réalisateurs.
Bernard Lavilliers, un temps pressenti pour tenir le rôle principal, compose « Pigalle la blanche » accentuant la tonalité rhythm and blues du sujet.

  


Dans une France qui, en ce printemps 1981 désirait le changement , ce film vint à point pour sortir le cinéma français des stéréotypes habituels . Succès populaire aux 650 000 entrées le film bénéficia d’une libéralisation providentielle de la censure. Film symbole d’une époque, « Neige » montre au mieux la vitalité d'un Art qui pouvait être à la fois un cinéma d’auteur et un cinéma populaire . L’arrivée massive, quelques années plus tard, de la télévision commerciale comme source de financement principal du cinéma allait remodeler totalement le paysage audiovisuel français. Sans surprise, des films comme « Neige » n’étaient désormais plus programmables « aux heures de grande écoute ». C’était cela aussi le changement mais on ne le savait pas encore.



Le OUIQUENDE arrive !




RENCONTRE AVEC MARC VILLARD

à la médiathèque de Loctudy

 Samedi 25 janvier 2014 à 10 heures 30


Marc Villard est qualifié par Jean-Bernard Pouy de « meilleur écrivain comportementaliste français ». Ce virtuose de la nouvelle et de la novella, également poète dans sa jeunesse, évoque dans une prose ramassée le destin des laissés pour compte de Memphis à Barbès. Des obsessions et un style, voilà ce qui fait un auteur. Les thèmes récurrents chez Marc Villard sont ceux de la quête du père, de la mauvaise rencontre et de la perte, - ce qui n’empêche pas quelquefois un détour par le football. Rock et jazz sont des domaines que l’auteur connaît bien, et cela s’entend dans son « écriture à l’oreille ».


JEUX LITTÉRAIRES MASQUÉS

au bistrot « Chez Cathy » à Saint Guénolé

 Samedi 25 janvier 2014 à 18 heures


Première séance publique des JoLiMaGo, Jeux Littéraires Masqués du Goéland.

Pourquoi pas alors les JeLiMaGo ?

Vous le saurez en venant écouter Jean-Bernard Pouy, Patrick Raynal, Marc Villard, Hafed Benotman et Gérard Alle. Ils vous auront concocté des textes qui jouent avec les mots ; ils se rendront coupables de détournement de sens ; ils parleront et la langue de bois et la langue des poètes. D’un même chapeau, l’un sortira une lettre d’amour, l’autre un commentaire de match de foot. Ils se disputeront courtoisement, avec l’esprit – et parfois le mauvais esprit – qu’on leur connaît, pour découvrir l’auteur d’un texte choisi par JB Pouy. Tous se souviendront du festival du Goéland Masqué, chacun l’évoquera dans son style inimitable.

Le rire devrait être au rendez-vous de l’apéro.



jeudi 23 janvier 2014

Les critiques du Goéland Masqué : "Le Bar parfait"



Jean-Bernard Pouy

 



« Le Bar Parfait » Ed In8, 2011,
collection Polaroïd, dirigée par Marc Villard
 

Lorsque vous refermerez ce roman, jamais plus vous ne considèrerez le vin blanc, le Monopoly, Pigalle et les sucette Pierrot Gourmand de la même manière. Jamais plus vous ne pénétrerez dans un bar par hasard, ou bien votre regard aura-t-il bien changé. Jamais plus vous n'hésiterez entre le muscadet et le sauvignon mais vous hésiterez définitivement à commander un beaujolais (« C'est toujours pareil avec le beaujolais. On doit se méfier du beaujolais. Ca porte malheur, le beaujolais »).

Qu'attendez-vous ? Osez la quête d'un bar parfait !

Notule de lecture, 
Mouette Rieuse,
le 17 janvier 2014



lundi 20 janvier 2014

Les critiques du Goéland Masqué : "Calibre 16 mm"

 

 Jean-Bernard Pouy

 


Calibre 16 mm, Ed In8 2013,

collection Polaroïd dirigée par Marc Villard

 

 

L’incipit s’ouvre par : « Une gueule de notaire, va décrire, tiens, bon courage.
Généralement, ça sent le moisi »
Mais ça ne sent pas le moisi dans cette novella jubilatoire de JB Pouy. dont la tournure n’est pas balzacienne, bien évidemment. De quel détournement d’incipit s’agit-il alors cette fois ?
L’auteur a l’art de vous faire croire qu’il écrit comme il parle, mêlant de façon réjouissante les styles.
On lit J-B Pouy avec le sourire. Pour un peu, il serait là devant vous : une moue, voire une grimace, la main dérange la tignasse, l’œil s’arrondit derrière les lunettes puis, après une inspiration, regard et sourire pétillent. J-B Pouy vous parle.

Héros pascalien, Vincent Cortal (sûrement d’origine catalane) était, sans divertissement, un homme plein de misères.
Prof retraité, veuf, fâché avec son Gigi de fils entraîneur de foot, il faisait le mort. L’héritage improbable de 86 bobines de films expérimentaux des années 70, en16 mm of course, le réveille. « J’allais revivre un pan de ma jeunesse. Récupérer des souvenirs. Peut-être un peu de joie, de désir. J’avais enfin quelque chose de sérieux à faire. Récupérer les joies idiotes de mon passé. Ma vie redevenait légèrement trépidante ».
« (…) J’y allais au hasard, redécouvrant peu à peu des films qui m’avaient fait peut-être fait vibrer, trente ans avant. On a les madeleines qu’on peut.»

Différentes péripéties vont plonger « Monsieur Vincent » (allusion en passant au film de Maurice Cloche ?) dans « Un vrai film américain d’antan. Vieillot » car rien moins que les services secrets des USA veulent récupérer deux bobines compromettantes pour des pontes au pouvoir.
A sa suite, le lecteur vit ou revit le cinéma expérimental des années 70, les projections au Centre Américain. « Ça y est, le virus avait refait son apparition. C’était sans doute, à l’époque, une posture, mais, pour nous, le seul cinéma, c’était celui-là. Un cinéma définitivement éloigné du roman et de la littérature et se rapprochant drastiquement de la poésie et de l’Art. Le Septième. Pas de raison. Un plaisir visuel total. Et nous étions prêts à tout gober. Du conceptuel à l’abstrait. En plus, c’étaient les seuls endroits où l’on pouvait mater des filles et des hommes à poil. Et entendre du rock and roll de l’ombre ou bien de la musique progressive. »

A défaut de vous faire une toile, vous aurez peut-être envie d’aller faire un tour sur l’autre, de toile, et vérifier si J-B Pouy n’a rien inventé. Voici la liste des réalisateurs et œuvres cités
(bien sûr, les citations renvoient, là aussi, à J-B Pouy)

Piero Heliczer

Gérard Malanga April Diary 2, Blue Funk at the Café Wha et April Diary 3, Blank Society
« C’étaient, en gros, des joutes poétiques entre plusieurs personnes de la « scène » d’alors qui déclamaient, se caressaient et se suçaient en même temps. (…) Le tout sur un toit de gratte-ciel à New York. » « Dans la bande de joyeux drilles qui s’ébattaient « poétiquement », il y avait des mecs, à l’époque insouciants, mais qui, plus tard, n’aimeraient peut-être pas qu’on les reconnaisse et qu’on les voit en position assez peu avantageuse ».

Andy Warhol : The couch, Empire 

David Rimmer : Variations on a cellophane wraper  

Jack Smith : Flaming Creatures

Les frères Kuchar

Maya Deren

Lagrange et Arrietta : leurs fantasmes en noir et blanc, « pleins de jeunes femmes diaphanes »

Tony Conrad : The Flicker « film stroboscopique ayant la réputation de rendre le spectateur épileptique, carrément fou et, en tout cas, aveugle. »

Michael Snow : Back and Forth « une suite ultrarapide, un balayage effréné, un panoramique hystérique, droite, gauche, à tel point qu’on ne voyait rien qu’une horizontalité de lignes. Mais au bout d’un quart d’heure, le spectateur se rendait compte que ça ralentissait et que, peut-être, il allait enfin voir ce que ça filmait. Effectivement, quand la caméra est devenue fixe, on a vu. Et ça n’avait aucun intérêt. Une vague salle de classe avec deux personnages en train de lire des bouquins. Ça ne faisait rien, il y avait un truc à regarder et on sentait dans la salle, un soulagement, une joie infinie de n’être plus baladé. Dix minutes après ce break, la caméra est repartie à gauche, prenant un peu de vitesse en revenant vers la droite. Stupeur désespérée dans la salle. Et un type a pété les plombs (…) une lance d’incendie à la main, criant : « Arrêtez ! Arrêtez ! Ou j’envoie la sauce ! »

Long John Silver Treasure Island 

Giovanni Martedi : Film trouvé dans une poubelle tartiné de détritus avant chaque projection, Film sans projecteur, et Film sans caméra qui sont ce que leur nom indique, le dernier à durée variable en fonction du temps que la réalisateur passait au bistrot après avoir fait démarrer le projo.

Kenneth Anger

Bruce Conner

Paul Sharitz

James Whitney Lapis « joyau d’une dizaine de minutes (…) JW avait mis un temps infini pour exciter chimiquement des centaines de points, de sels minéraux, sur chaque photogramme vierge, vingt-quatre par seconde, donc il faut imaginer les heures et les jours, les mois et les années passées pour organiser un magma et un chaos pointilliste en, petit à petit, un magnifique mandala. »

Adolfo Arrieta : El Crimen de la Purindola « plein d’anges et de chaos original »

Markopoulos The Illiac Passion

Taylor Mead

Christian Boltanski L’Homme qui Tousse


Notes de lecture
Marie Pen’Du
Le 19 janvier 2014

 

 

dimanche 19 janvier 2014

Les critiques du Goéland Masqué : "Bird"


Marc Villard

Marc Villard au 13e Festival du Goéland Masqué

Marc Villard est qualifié par Jean-Bernard Pouy de « meilleur écrivain comportementaliste français ». Ce virtuose de la nouvelle et de la novella, également poète dans sa jeunesse, évoque dans une prose ramassée le destin des laissés pour compte de Memphis à Barbès. Des obsessions et un style, voilà ce qui fait un auteur. Les thèmes récurrents chez Marc Villard sont ceux de la quête du père, de la mauvaise rencontre et de la perte, - ce qui n’empêche pas quelquefois un détour par le football. Rock et jazz sont des domaines que Marc Villard connaît bien, et cela s’entend dans son écriture « à l’oreille ».




Son court roman « Bird », 100 pages, Ed Joëlle Losfeld 2008, s’ouvre sur quelques vers de Francis Giauque :

« nos voix se sont tues
le silence la boue les murailles du désespoir
partons
il est temps de respirer l’odeur de la nuit
et de s’y enfoncer à jamais ».

Ce poète suisse, qui se suicida en 1965 à l’âge de 31 ans, écrivait la douleur d’exister, l’effondrement et la mort psychiques ; 1958 fut « la date de ma mort, pas la vraie, l’autre, qui est pire ».
Le ton est donné.

Cécile, 25 ans, part en maraude de Saint-Michel avec le SAMU social et, avec elle, le lecteur rencontre vieux et jeunes à la dérive.

« Traînées rouges sur le bitume.
Jazz de nuit.
Des ombres et, parfois, la mort, la mort. »

Cécile a connu l’héroïne et le trottoir. Elle recherche son père, ancien saxophoniste professionnel, surnommé Bird par un ami- il s’est laissé faire. Bird, qu’elle a cru mort, gagne quelques euros en soufflant dans le métro.

« (…) première Marlboro du matin.
La nuit est innombrable.
Gosses dans la brume.
Taxis invisibles, paumés du matin glacial.
Encore une nuit sur ces lieux de douleur ».

En quelques lignes la description peu bavarde donne à voir les protagonistes et leurs déplacements avec, au passage, des pépites, telles : « le monde s’anamorphose », « l’attente murmure ». De brefs passages poétiques offrent au lecteur une respiration, le temps d’une demi-pause.

Les références musicales abondent : lors de ses maraudes, Cécile écoute Kemi Futi, Gnarls Barkley ; Bird, lui, vit avec Art Pepper, Charlie Parker, Archie Shepp, Lester Young, Clifford Brown, Duke Ellington, Django Reinhardt, John Coltrane, Wardell Gray.

Les retrouvailles sans pathos du père et de la fille croisent le destin d’un couple de SDF, ami de Bird, ayant trouvé l’abri précaire d’une tente aux abords du périph’ : cinq ados défoncés s’offrent à leurs dépens un snuff movie. On côtoie un candidat à la mairie du Xème peu scrupuleux, un flic ignoble, avec un détour par Barbés :

« L’air est vif.
Les fourrures synthétiques paradent.
Du cul à deux balles.
Le sexe parade. »

Pas de happy end pour Bird mais, pour Cécile, un nouveau départ.


Notes de lecture,
Le 7 janvier 2014,
Marie Pen’Du.


lundi 13 janvier 2014

Festival Feux Croisés


" J'adore le Goéland Masqué ! "

                                     Bertrand Tavernier

 

Bertrand Tavernier au Festival Feux Croisés

Un grand moment ! À la mi-décembre 2013, le réalisateur Bertrand Tavernier a été l'invité, avec son producteur Frédéric Bourboulon, du Festival "Feux Croisés" coorganisé par le Goéland Masqué. Durant trois jours, six des films de Tavernier ( Mississipi blues ; Quai d'Orsay ; Le juge et l'assassin ; La mort en direct ; La vie et rien d'autre ; et Laisser passer ) ont été projetés au Cinéma Eckmühl de Kérity Penmarc'h. Outre le réalisateur et/ou son producteur, les débats qui ont entouré chaque projection ont été animés par Rémy Bouguennec, Jean-Paul Briant, Roger Hélias et Christian Sparfel.