Photomontage : Talou |
Bologne, Sarti Antonio, Macchiavelli et le giallo....
Prenez le cadre habituel du polar : une ville, non pas de carte postale faite pour attirer le touriste , mais une ville au coeur des intrigues les plus complexes "qui sait parfaitement bien cacher ce qu'elle ne veut pas montrer" et où "personne n'entend rien, personne ne voit rien"(1)
Ajoutez y un héros: flic, insomniaque, "souffrant de colite d'origine nerveuse" et qui, comme sa copine la Blonde, est "obligé d'exercer un métier pour lequel il n'est pas fait" (2)
Vous aurez ainsi deux des grands ingrédients du genre, magnifiés par le talent d'écrivain de Loriano Macchiavelli . D'abord homme de théâtre, il n'est pas devenu par hasard écrivain de romans à partir de 1974, au moment où la ville de Bologne, comme la plupart des autres grandes villes universitaires et ouvrières italiennes étaient plongées dans les "années de plomb". Si le "giallo", né en 1929, a connu une évolution décisive vers la noire , il le doit en grande partie à Macchiavelli . La genèse a duré une quinzaine d'années jusqu'à ce que, en 1990, naissait à Bologne le "Groupe 13", libre association d'auteurs pour la promotion du genre, parmi lesquels Carlo Lucarelli, dont le premier roman parait cette même année (3). En 1991 parait chez Metrolibri un recueil de nouvelles "les crimes du groupe 13", première anthologie du genre (4)
Le grand mouvement est lancé. A partir de Bologne et sur tout le territoire, il s'inscrit dans les multiples réalités régionales et, tout en restant fidèle au grand public, il impose ses codes narratifs en questionnant les nombreuses zones d'ombre de la péninsule.
(A Suivre)
(1) Les souterrains de Bologne ( édition italienne 2002) Métailié 2004
(2) Bologne, ville à vendre ( édition italienne 1979) Métailié 2006
Pour les deux ouvrages : traduction française de Laurent Lombard
(3) Carte Blanche (Gallimard 1999). Traduction française : Arlette Lauterbach
(4) Les crimes du groupe 13 (Tram' éditions 1998)
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